Réussir l’élevage des chevrettes

Le conseil de saison d’Yves Lefrileux, de la station expérimentale du Pradel pour avoir de belles chevrettes et préparer les futures laitières.

« Pour veiller aux bonnes conditions de logement des chevrettes, un chargement maximum de quatre chevreaux par mètre carré est recommandé dans les premières semaines, puis trois par mètre carré jusqu’au sevrage. Dès la naissance il faut procéder rapidement à la désinfection du cordon ombilical par trempage abondant. C’est également le moment d’identifier les chevrettes, et de les inspecter pour vérifier l’absence de trayons supplémentaires, de tares (animaux béguës) et exclure ces individus du renouvellement. De même les animaux dont le poids à la naissance est inférieur à 2,5 kg auront un développement très aléatoire et ne sont pas à garder. La prise de colostrum est déterminante pour l’acquisition de l’immunité. Pour limiter la transmission des infections virales types Caev, il est conseillé de le thermiser en le maintenant à 56 °C pendant une heure.

200 GRAMMES DE GMQ DE LA NAISSANCE AU SEVRAGE

Pendant la phase lactée, l’objectif est d’atteindre 200 g de GMQ de la naissance au sevrage. Pour cela, les aliments d’allaitement doivent être riches en protéines (22 %). Le respect d’une concentration vraie de 150 grammes de poudre par litre de buvée garantit une bonne ingestion et la couverture des besoins des animaux. Les aliments à 0 % de poudre de lait écrémé, moins chers, permettent d’obtenir de bons résultats de croissance. Très digestibles et rapidement assimilés, ils sont plus adaptésv à l’allaitement à la louve, qui étale l’ingestion sur toute la journée. En l’absence de louve, préférer les multi-biberons aux gouttières, avec plus de tétines que de chevreaux pour limiter la concurrence entre individus. Il faut aussi veiller à préparer les chevrettes au sevrage, qui intervient vers 12-14 kilos à un âge de 40 à 50 jours. Pour cela elles devront avoir à disposition, dès 10 jours, des fourrages de très bonne qualité afin de commencer à développer leur rumen, ainsi que de l’eau propre à volonté. Il faut aussi commencer à leur donner des concentrés adaptés, riches en protéines, afin de développer leur consommation. Elles devront avoir atteint une consommation minimum de 50 grammes par jour au sevrage. »

Pour en savoir plus, des fiches sont disponibles sur le site du Pep caprin Rhône-Alpes.

Article paru dans la Revue La Chèvre – 17 janvier 2016 à 08h00 | Par A. Villette